Les lauréats de l'édition 2019 du S.E.V.E Challenge ont été dévoilés lundi 25 février 2018 à l'occasion du Salon International de l'Agriculture 2019 et en présence de Christelle Morançais, Présidente de la Région Pays de la Loire.
Parmi la trentaine de candidatures, 7 lauréats ont obtenu un prix d'une des catégories décerné par un jury de professionnels de la filière élevage et viande.
Le SEVE challenge a mobilisé plus d'une trentaine de dossiers. Une réussite pour cette première édition ! Ces initiatives nombreuses et variées confirment le dynamisme de la filière élevage et viande et sa volonté de faire connaitre les initiatives qui existent sur le terrain des Pays de la Loire en matière d'enjeux sociétaux.
Pour la filière élevage et viande ligérienne, c’est une reconnaissance de leurs pratiques vertueuses souvent méconnues garantes de systèmes de production répondant aux enjeux économiques, environnementaux et sociétaux. Qu’il s’agisse des éleveurs (bovin, ovin et veau), de négociants en bestiaux, de transformateurs, d'abatteurs, de bouchers et de distributeurs… les initiatives, qui ont retenu l’attention du jury, présentent toutes le meilleur équilibre entre valeur agricole, valeur écologique et valeur sociétale.
Alain DENIEULLE, président d'INTERBEV Pays de la Loire, a d'ailleurs souligné "la richesse de ces initiatives, les atouts pour l'agriculture et l'environnement et l'importance du S.E.V.E challenge sont autant de moyens pour transmettre les savoir-faire et les bonnes pratiques de notre région auprès des consommateurs, des citoyens et des politiques publiques". L'ensemble des partenaires régionaux ont exprimé et affirmé leur détermination à relayer cette reconnaissance.
Michel BROSSIER et son groupe d'éleveurs du Vihiersois qui s'est lancé le défi en 2009 de produire de l’électricité à partir d'effluents d'élevage (fumiers, lisiers)
Après 10 ans d'études (technique, administrative, juridique, financière, logistique...), 2 méthaniseurs ont vu le jour : l’un à Vihiers et l'autre à Montilliers situés en Maine-et-Loire. 80 exploitations d'élevage ont adhéré aux projets, 10 salariés ont été embauchés et une production électrique de 2 MWH avec un réseau chaleur investi en partenariat avec la ville de Vihiers afin de chauffer les bâtiments public. Un projet 100% agricole avec un investissement de 17 millions d'euros et des retours multiples pour les exploitations:
Mais aussi des retours pour le territoire:
Ce sont des projets exemplaires crées par des agriculteurs, pour des agriculteurs, afin de donner une raison de plus à l'élevage d'exister encore demain.
Jorris TERRIER, directeur de l’entreprise SCAVO, abattage et commercialisation de viandes prémium
La démarche commence dès le premier maillon de la filière, l'élevage. La SCAVO sélectionne avec les éleveurs les animaux qui reçoivent un mode d'alimentation basé sur l'herbe et le lin accompagné de nutrificateurs (plantes, épices qui ont un effet positif sur la santé des animaux). A titre d'exemple, c'est le cas de l'artichaut qui possède un effet drainant pour les organes. Parallèlement, les bovins sont conduits suivent de bonnes conditions d'élevage (litière propre et brosse de massage). De plus ce programme alimentaire donne un profil nutritionnel de la viande très positive et donc une alimentation saine pour le consommateur. Ensuite, elle réalise une maturation sous vide des viandes de 12 jours minimum dans un frigo qui influence considérablement: la qualité et l'organisation du travail de boucher (pénibilité, gestion, équilibre matière, bactériologie, rentabilité). La complémentarité du mode d'alimentation des animaux, les conditions d'élevage et la maturation des viandes permettent d'obtenir une viande d'exception accessible et responsable.
Camille LEVY et Arnaud LEFORT, bouchers
Depuis l'âge de 15 ans, les deux associés sont des passionnés par le métier de la boucherie. Ils se sont rencontrés et ont travaillé ensemble dans la même boucherie. En 2018, ils ont franchi le pas et se sont installés en 2018 à Saint-Sylvain d'Anjou. Ils y ont repris une boucherie en centre-ville. Ils veulent transmettre à leurs clients et à leur apprenti la passion de leur métier. Portés par leur envie, leur dynamisme et leur ingéniosité, ils ont à cœur de proposer à leur client de la viande de qualité. Leurs choix s’est porté sur la race Parthenaise, mais ils auraient pu travailler avec l’ensemble des races à viande. Ils se sont installés de plus avec l’apport financier des prêts d’honneur issus de la plateforme d’initiative Anjou et de l’association FRII. Cette dernière, créée par la filière bovine des Pays de la Loire permet à des jeunes investisseurs de réaliser leur projet d’entreprise. En un an, Camille et Arnaud ont créé un emploi supplémentaire dans la partie traiteur afin d’offrir plus de services à leur clientèle et dans l’objectif de pérenniser leur boucherie.
La coopérative CEVAP section veau
La coopérative CEVAP demeure l’une des rares structures sous la responsabilité des éleveurs. Depuis plusieurs années, les 42 coopérateurs se sont engagés dans une dynamique « du mieux produire pour le mieux consommer ». Leur démarche les a conduit à s’inscrire dans la démarche Bleu Blanc Cœur. Unique action en ce sens dans la filière veau, elle se traduit par une lisibilité de l’alimentation du veau et par l’ouverture de leurs élevages et la rencontre des consommateurs ».
Nicolas THURAULT, responsable de cuisine collective
Responsable de cuisine collective depuis 18 ans, ce professionnel a su au fils des années mettre plusieurs choses en place comme les cuissons lentes, évolutives en restauration collective. Ces cuissons permettent aujourd'hui de ne pas altérer la viande, d'avoir moins de perte à la cuisson, et lui permette d'acheter des viandes de qualités (label rouge et/ou bio) par exemple grâce aux économies réalisées. Son leitmotiv : anti-gaspillage en restauration collective. D'autre part, il souhaite continuité en ce sens afin de valoriser les producteurs locaux de sa région (Maine-et-Loire) et former les nouveaux cuisiniers en restauration à ces méthodes anti-gaspillage. Avec son établissement scolaire, il vient d’adhérer au réseau « mon restau responsable ».
Cédric MANDIN et la démarche collective "éleveur et engagé"
C'est une démarche portée intégralement par des agriculteurs vendéens. L’objectif est d’engager humainement ces agriculteurs pour valoriser leur métier d'agriculteurs auprès des consommateurs et de la société. Une démarche qui s'appuie sur la rémunération de leur travail à hauteur de leurs coûts de production pour pérenniser l'agriculture dans leur territoire et favoriser les installations.
Ils souhaitent par cette marque se réapproprier leur communication afin de générer de la valeur, mutualisée avec l'ensemble des adhérents de leur collectif. Dans un objectif de transparence, leur marque est associée à une technologie digitale : la Block Chain. Un schéma qui place la marque en complémentarité des acteurs de l'aval. En 2019, ils ont pour objectif de développer des produits viande bovine.
En bref, nous agriculteurs, faisons le choix de reprendre la main sur nos valeurs sans nier l'importance des transformateurs des filières agro-alimentaires. Notre marque vient renforcer les liens qui existent entre chaque acteur afin de proposer des produits qui correspondent aux attentes sociétales et qui permettent à tous de vivre dignement de nos métiers.
Romuald MARTIN et sa démarche ELVEA Sarthe : le BŒUF DE LA SARTHE
Son association possède pour leitmotiv : une filière locale de proximité. Pour adhérer à sa démarche, les éleveurs répondent à la chartre des bonnes pratiques d'élevage. Les animaux des exploitations sont nés, élevés et transformés dans le département de la Sarthe pour maintenir l'économie locale et diminuer l'impact carbone du transport. ELVEA Sarthe présélectionne les animaux vifs et abattus pour garantir la qualité de la viande à ses consommateurs. Ils mettent un point d'honneur à une transparence pour une meilleure traçabilité des animaux. De plus, l'association propose des animations en magasin pour nouer le dialogue avec ses consommateurs et des journées techniques à ses adhérents afin de garantir le respect de leur cahier des charges. Enfin, ELVEA garantit une rémunération plus juste aux éleveurs.
En 2017, grâce à l'association et aux appuis dont ils ont bénéficié, c'est près de 420.000 euros qui qui ont été répartis à l'ensemble de ses adhérents. En 2018, en plus des mêmes retours financiers, ELVEA Sarthe est devenu un outil de sécurisation auprès des banques, et 3 jeunes ont pu s'installer sur le territoire sarthois.